Il y avait du soleil...

- Putain mais elle fait chier ! On s'en fou d'sa vie là !
- Excusez-moi, vous avez des écouteurs, vous pourriez vous en servir ?
- S'pas les miens !
- Oui mais le jeune homme peut te les prêter...
- Ca marche pas sur mon portable.
- Dans ce cas je peux te demander de baisser le son s'il te plat ?
- *baisse le son* Rah putain les gens quoi ! Un peu d'musique et ça y est y peuvent plus vivre !
- Tout le monde n'apprécie pas ta musique, comme toi tu n'appréciait pas que la dame hurle sa vie au téléphone...
- Morte de rire... *dira plus rien*

Les gens sont retenus par les convenances.

















Ce défouloir n'en est plus un.

- *silence*
- Vous savez... j'suis pas venue pour vous dire des trucs du je sais déjà...
- *silence*
- Non parce qui quitte à parler dans le vide... j'peux le faire avec mes peluches hein.
- *tique* ... Revenez quand vous serez prête à faire un vrai travail de parole.
- ... On va pas se revoir alors, je déteste rester à parler de mon pauvre sort.
- ... *silence*

J'aime caresser les feuilles qui bourgeonnent... laisser glisser mes doigts dans les haies. Marcher le nez en l'air sans me soucier de rien. Observer les montagnes au loin. Admirer la neige qui flotte seule dans le ciel. Me dire que j'aurai aimé qu'il voit cela. J'aime fermer les yeux et sentir le vent. J'aime sentir le vide sous mes pas. J'aime m'arrêter soudain pour regarder, voir des choses qui n'appartiendront qu'à moi. J'aime regarder le ciel et ses étoiles. J'aime fermer les yeux pour les imaginer. J'aime laisser l'univers m'envahir. Tout oublier. Se sentir léger, léger, comme une mue transparente qu'on aurait abandonné. Le corps n'est rien, l'esprit n'est plus là. J'aime ne plus rien sentir, à part le vent dans mes fringues, le vent sur ma peau, le vent sur mon visage. Le vent...
Le vent...

- Tu devrais te faire tester.
- Non. J'ai peur de ce qu'on pourrait savoir.
Ce n'est pas une peur de la banalité...
Juste la crainte d'une énième inconnue.